Panne chronique de la diplomatie algérienne

Publié le par B. Amar

Pourquoi avoir confié la diplomatie algérienne à un homme qui avait avoué de lui-même, bien avant qu’il ne soit nommé ministre des affaires étrangères, qu’il n’était pas intelligent ?  A cette époque, M. MEDELCI était en effet Ministre des finances, autre portefeuille de souveraineté ! Ce n’est pas à moi de remettre en cause le choix du premier magistrat du pays, mais les observateurs de la scène politique n’ont depuis cessé  de relever les incompétences  et les incartades de la diplomatie algérienne qui semble entrer dans une phase très critique.  En effet, aujourd’hui même, je lis sur les colonnes d’El Watan une déclaration lourde de sens,  émanant de Abdelaziz RAHABI, ancien ministre de la communication, qu’il a résumé sous le titre : « La diplomatie est une affaire de professionnels ». Hier, sur les colonnes du Soir d’Algérie, je lisais des déclarations incompréhensibles telles que : «Nous avons eu à exprimer notre conviction au sujet de ces accusations que nous considérons dilatoires, basées sur des agendas qui n'ont rien à voir avec l'affaire libyenne. Elles sont beaucoup plus anciennes que la crise en Libye, cela est très clair». Par rapport à quoi les graves accusations du CNT libyen sont-elles « dilatoires » ? A moins que le ministre s’est trompé de vocabulaire et voulait dire « accusations diffamatoires », sinon, bien au contraire, on constate que les graves accusations ont été plutôt précipitées pour couper l’herbe sous les pieds de la diplomatie algérienne pour la mettre à rude épreuve. Cependant, la situation en Libye est d’une telle gravité qu’elle  doit mettre en alerte maximale toute la classe politique algérienne sous la conduite d’une diplomatie offensive habile et avisée. Ce n’est pas le moment de parler de l’UMA  ou d’affirmer qu’elle n’est pas bloquée ! Un conflit à l’ouest, une guerre sanglante à l’est, le pays étant en effervescence, et  on s’amuse à parler de fraternité de bon voisinage et  de coopération,  comme si le climat politique est des plus prospère aux louables  initiatives économiques et culturelles. Le ministre des affaires étrangères, en choisissant le canal de la radio au lieu de la télévision pour son intervention sur le dossier libyen, démontre qu’il ne veut pas médiatiser cette grave accusation de mercenariat, et fait en sorte de prendre soin de  laisser la position de l’Algérie,  ambiguë.

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