Les petits diables défient le pouvoir

Publié le par B. Amar

Nos chérubins se sont transformés subitement en petits diables pour cracher leur colère face à un pouvoir qui les a complètement ignorés. Si on fait une rétrospective pour analyser les marches pacifiques des personnels de l’enseignement et du corps médicale qui ont été matés par la police du régime pour avoir réclamer un salaire digne, on ne peut que conclure que la violence est restée le seul moyen d’expression qui trouve écho auprès de  nos gouvernants. Les terroristes qui ont pris les armes pour l’instauration d’une violence horrible,  dont les effets durent jusqu’à nos jours,  ont arraché des droits inimaginables et se comportent comme des nababs au milieu de la société. Tous ceux qui ont emprunté des chemins illégaux se sont arrivés à amasser des fortunes colossales qu’ils étalent sans honte, et d’une manière ostentatoire, sans se soucier ni de l’Etat ni du citoyen. Les vrais responsables des scandales financiers et fonciers  n’ont jamais été inquiétés, ni par la justice, ni par les institutions chargées de veiller sur le patrimoine national. En Algérie, il n y a qu’une seule politique : « la politique de la dépravation ». On est arrivé à modifier tout ce qui était jadis  bien, en mal chronique.

Ainsi, la descente inexorable  dans  l’abîme n’est que la suite du vide  crée par le régime politique  autour de lui, et qui fait qu’il s’est résigné de ne plus accepter toute expression contraire à sa vision. Les partis politiques, que ce soit de l’opposition ou de la coalition présidentielle, n’ont aucune stratégie visible, et ne font que nager dans le flou et la confusion, en raison de leur panne d’idées  flagrante. La presse privée, ou indépendante, comme on aime à le proclamer, guidée par un phénomène miraculeux qui tient du bout des doigts la manne publicitaire, s’est retrouvée contrainte de ne pas mordre la main qui la nourrit. La presse publique, particulièrement l’ENTV et la puissante APS, ne fait que véhiculer la parole du prince qui va dans le sens que l’Algérie se porte bien,  et ce, malgré les promesses d’ouverture du ministre de la communication. Rares sont les intellectuels algériens qui daignent apporter leurs contributions pour dénoncer la partialité du pouvoir actuel dans la conduite des affaires politiques, économiques et sociales du pays. La société civile a été sciemment laminée et évacuée du destin de l’Algérie.  Ainsi,  le pouvoir, en l’absence d’interlocuteurs valables s’est  trouvé face à une réalité amère, dont la responsabilité lui incombe complètement. Le citoyen doit-il rester inconscient devant ce pouvoir bien conscient de tout le mal qu’il fait ?

 

 

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